Parmi les composants techniques des voitures actuelles, le capteur de pression des gaz d’échappement est particulièrement intéressant : discret mais indispensable, il influence directement les performances du moteur et le respect des réglementations environnementales. Depuis l’entrée en vigueur des normes Euro 6 en 2014, sa présence est quasiment systématique sur les moteurs diesel, mais aussi sur de nombreux modèles essence. Plongeons dans les coulisses de ce petit capteur souvent ignoré, mais dont le rôle est loin d’être secondaire.
À quoi sert exactement le capteur de Pression de Gaz d’échappement ?
Souvent confondu avec un capteur de température, le capteur de pression des gaz d’échappement a pourtant une mission bien distincte. Il mesure en temps réel la pression exercée par les gaz issus de la combustion et envoie ces données au calculateur électronique (ou ECU), véritable cerveau du moteur. Ce capteur repose sur un composant appelé thermistance, une résistance électrique dont la valeur change en fonction de la température.
Il en existe deux grandes familles :
- CTN (Coefficient de Température Négatif) : sa résistance diminue à mesure que la température augmente.
- CTP (Coefficient de Température Positif) : à l’inverse, plus la température monte, plus sa résistance augmente.
Dans les moteurs diesel, ce capteur joue un rôle clé dans le bon fonctionnement du filtre à particules. En analysant la différence de pression entre l’amont et l’aval du FAP, il permet au système de savoir quand il est temps de lancer une régénération — une sorte de nettoyage automatique qui empêche le filtre de se boucher prématurément. C’est d’autant plus crucial pour les véhicules dotés de la technologie SCR, qui utilise l’AdBlue pour réduire les émissions de NOx (oxydes d’azote). En somme, sans ce petit capteur, toute la chaîne antipollution fonctionnerait à l’aveugle.
Sur les moteurs essence, ce capteur protège principalement les composants du système d’échappement contre les risques de surchauffe. Il forme avec une résistance dans le calculateur un diviseur de tension, permettant ainsi la conversion du signal électrique en information de température exploitable par l’ECU.

Comment fonctionne ce capteur ?
Chaque élément du joue un rôle précis dans le fonctionnement du véhicule, et le capteur de pression des gaz d’échappement gère la section « pollution ». Il mesure en temps réel la pression qui règne dans la ligne d’échappement, juste en amont du filtre à particules (FAP). Pourquoi c’est important ? Parce que cette pression permet de savoir si le FAP est encrassé, si les gaz circulent bien, ou si quelque chose bloque.
Techniquement, ce capteur envoie des données à l’unité de commande du moteur (le fameux calculateur). Il mesure la pression avant et parfois après le FAP, et en déduit la différence. Cette information est essentielle pour déclencher, par exemple, une régénération du filtre à particules, ou pour ajuster l’injection et optimiser la combustion.
Mais attention : un capteur défectueux peut envoyer de mauvaises infos, et là, c’est la cacophonie. Le moteur se met en mode dégradé, tu perds de la puissance, tu consommes plus, et tu pollues davantage. Dans certains cas, le véhicule peut même refuser de démarrer. Oui, tout ça à cause d’un capteur gros comme une boîte d’allumettes.
Autre point à connaître : il ne s’agit pas d’un capteur lambda (celui qui mesure l’oxygène dans les gaz d’échappement), même s’ils travaillent tous les deux dans le même secteur. Le capteur de pression est dédié à la gestion du FAP, et c’est pour ça qu’il est surtout présent sur les véhicules diesel modernes.
Où se trouve ce capteur ?
L’emplacement du capteur de pression des gaz d’échappement varie selon le type de motorisation et le modèle du véhicule. Les véhicules diesel modernes peuvent être équipés jusqu’à trois sondes positionnées stratégiquement le long du circuit d’échappement.
La configuration typique se présente ainsi :
Position | Rôle principal |
---|---|
Avant le turbocompresseur | Mesure des gaz à haute température sortant directement du moteur |
Entre le catalyseur et le FAP | Contrôle de l’efficacité du catalyseur et surveillance du FAP |
Après le FAP | Vérification du système de réduction des NOx (véhicules avec SCR) |
L’accès à ces capteurs peut s’avérer complexe sur certains modèles, nécessitant parfois le démontage partiel du système d’échappement. Leur positionnement dans des zones soumises à des températures extrêmes et à de fortes vibrations explique leur vulnérabilité. En conditions normales de fonctionnement, ces capteurs peuvent supporter des températures atteignant 1200°C lors des phases de régénération du FAP.
Comment savoir si le capteur de pression de gaz d’échappement est HS ?
Reconnaître les symptômes d’un capteur de pression des gaz d’échappement défectueux constitue la première étape pour éviter des dommages plus importants. Plusieurs signes distinctifs alertent généralement le conducteur face à cette défaillance technique.
Les principaux symptômes à surveiller incluent :
- L’allumage du voyant moteur ou d’injection sur le tableau de bord
- Le clignotement du témoin de préchauffage accompagné du voyant FAP
- Une hausse anormale de la consommation de carburant
- Des régénérations excessivement fréquentes du filtre à particules
- Une diminution notable des performances (passage en mode dégradé)
Ces dysfonctionnements résultent généralement de causes identifiables :
Les conditions extrêmes d’utilisation représentent la première cause de défaillance. Les températures élevées, les vibrations constantes et les chocs thermiques fragilisent progressivement le capteur. Les circuits électriques peuvent également se détériorer, notamment au niveau des connecteurs exposés aux intempéries. Une installation incorrecte lors d’une précédente intervention peut également endommager les fils, créant des courts-circuits ou des ruptures de connexion.
Comment puis-je tester un capteur de pression de gaz d’échappement ?
Avant de procéder au remplacement coûteux d’un capteur suspecté défectueux, nous recommandons de réaliser quelques vérifications simples. Le diagnostic électronique constitue la première étape incontournable pour identifier précisément le problème.
La procédure de test se déroule généralement comme suit :
Commencez par connecter un outil de diagnostic compatible avec votre véhicule pour lire les codes défauts enregistrés. Une inspection visuelle des câblages s’avère ensuite nécessaire pour détecter d’éventuelles coupures, entailles ou signes de corrosion sur les connecteurs. L’utilisation d’un multimètre permet de vérifier la résistance du capteur, qui doit correspondre aux spécifications du constructeur.
Pour un test plus approfondi, comparez les mesures de température affichées par l’OBD (moteur chaud) avec celles obtenues à l’aide d’un thermomètre infrarouge. Un écart significatif indique généralement un capteur défaillant. La vérification du voltage au niveau du connecteur déconnecté doit normalement indiquer 5 volts, valeur standard fournie par le calculateur.
Contrairement aux idées reçues, ces capteurs n’ont pas de durée de vie prédéfinie. Leur remplacement s’impose uniquement en cas de dysfonctionnement avéré. Nous avons constaté que sur certains véhicules très sollicités, ces capteurs peuvent nécessiter un remplacement dès 80 000 kilomètres, tandis que sur d’autres, ils fonctionnent parfaitement au-delà de 200 000 kilomètres.
Changer un capteur défectueux demande un minimum de rigueur : il faut le faire avec soin, en respectant scrupuleusement le couple de serrage recommandé par le fabricant, sans forcer ni abîmer les connecteurs électriques, souvent fragiles. Une fois le nouveau capteur en place, il est essentiel de supprimer les codes défauts enregistrés par le système, histoire de s’assurer que tout fonctionne comme prévu.
Combien coûte un remplacement de ce capteur ?
C’est la question qui fâche, mais aussi celle qu’on se pose tous au moment où le garagiste fronce les sourcils : combien va me coûter cette histoire ?
En soi, le capteur de pression des gaz d’échappement n’est pas la pièce la plus chère sous le capot. Selon les marques et les modèles, son prix varie entre 40 et 150 € pour la pièce seule. Certaines références chez Bosch ou Pierburg, par exemple, sont assez abordables et faciles à trouver.
Mais c’est la main-d’œuvre qui peut faire grimper la facture. Sur certains véhicules, il est planqué dans un recoin difficilement accessible. Compte entre 1 à 2 heures de travail, ce qui peut ajouter 80 à 200 € en garage, selon le tarif horaire pratiqué.
En résumé, un remplacement tout compris tourne autour de 120 à 300 €. C’est un coût, certes, mais rien comparé aux dégâts que peut causer un FAP bouché ou un turbo endommagé à cause d’un capteur HS.
Un petit conseil en passant : si tu es un peu bricoleur et que tu as l’outillage adéquat, il est parfois possible de le remplacer soi-même. Attention tout de même à bien respecter les procédures et à effacer les codes défauts avec une valise diagnostic après remplacement.