L’AdBlue, est devenu incontournable dans la sphère automobile moderne, notamment pour les véhicules de type diesel. Nous allons voir ce qu’est cette solution, comment elle fonctionne, et pourquoi elle est indispensable pour parvenir à réduire les émissions polluantes dans un contexte où les normes antipollution ont été durcies.
Composition et rôle de l’AdBlue dans les moteurs diesel
L’AdBlue n’est ni un carburant ni un additif à mélanger au gazole. Il s’agit d’une solution aqueuse composée à 32,5% d’urée de haute pureté et à 67,5% d’eau déminéralisée. Ce liquide incolore et biodégradable intervient dans le système d’échappement des véhicules diesel équipés de la technologie SCR (Réduction Catalytique Sélective).
Depuis septembre 2019, tous les véhicules diesel commercialisés sont contraints d’être dotés d’un système utilisant de l’AdBlue. Cette généralisation qui consiste à l’équipement en AdBlue émane d’une mise en place progressive ayant débuté en 2006 avec les poids lourds, puis les voitures légères à partir de 2014. Le but de cette généralisation est écologique et vise à réduire de 80% à 90% les émissions d’oxydes d’azote (NOx) particulièrement nuisibles pour la santé et l’environnement.
Soulignons d’emblée qu’AdBlue possède certaines caractéristiques physiques que l’on doit connaître. En effet, AdBlue présente un point de cristallisation de -11°C et un début de dégradation à partir de 25-30°C. Cela peut poser problème pour son utilisation dans certaines régions aux climats extrêmes ou lors de stockage inapproprié. Pour mémoire, AdBlue bien qu’issu de l’urée n’est pas toxique mais légèrement corrosif justifiant l’usage de récipients spécifiques.
Veillez également à garder à l’esprit qu’il est normalisé par la norme ISO 22241, tout écart à la norme ne pouvant être toléré au même titre que le sous dosage. Il a ainsi été prouvé et démontré que le produit utilisé, quel qu’en soient l’origine et le fabricant, a les mêmes caractéristiques. Cette norme permet ainsi de s’assurer que l’AdBlue injecté dans votre véhicule automobile a bien les caractéristiques requises pour le bon fonctionnement de l’ensemble antipollution de ce dernier.
Fonctionnement du système AdBlue et technologie SCR
Le processus de fonctionnement de l’AdBlue s’articule autour de la vanne EGR et du catalyseur SCR, formant un système complet de traitement des gaz d’échappement. Voici comment ce mécanisme opère en trois phases distinctes :
- L’AdBlue est injecté dans la ligne d’échappement en amont du catalyseur SCR
- Sous l’effet de la chaleur (environ 200°C), l’urée se décompose en ammoniac
- L’ammoniac réagit chimiquement avec les oxydes d’azote pour les transformer en azote et vapeur d’eau inoffensifs
On peut avancer que la technologie SCR est la solution la plus fiable en matière de respect de la norme antipollution Euro 6d car contrairement par exemple au filtre à particules ou à la vanne EGR qui s’attaquent à d’autres polluants, la technologie SCR vise les oxydes d’azote.
En fonction de son type de conduite, de son moteur, et de ses conditions d’usage, la consommation d’AdBlue évolue en moyenne entre 1 à 1,5 litre pour 1000 kilomètres parcourus, les réservoirs vont généralement de 10 à 20 litres permettant une autonomie d’environ 10 000 à 20 000 kilomètres.
De telle manière que ce système astucieux vient très bien compléter, ses technologies de réduction des émissions autres, sur les véhicules modernes. En effet, dans certains cas, il peut même permettre une légère amélioration des performances du moteur en optimisant les réglages d’injection du carburant.
| Composant | Rôle dans le système |
|---|---|
| Réservoir AdBlue | Stockage de la solution |
| Pompe doseuse | Injection précise dans l’échappement |
| Catalyseur SCR | Transformation chimique des NOx |
| Capteurs NOx | Contrôle d’efficacité du système |
Utilisation pratique et ravitaillement en AdBlue
Le réservoir d’AdBlue peut se trouver à différents endroits selon les constructeurs. Les emplacements les plus courants sont :
- À côté de la trappe à carburant
- Dans le coffre
- Sous le capot moteur
Identifiable grâce à sa couleur bleue, le bouchon du réservoir d’AdBlue possède un diamètre différent de celui du carburant afin d’éviter toute confusion. Son remplissage est relativement simple mais demande quelques précautions. Il peut s’effectuer à l’aide d’un bidon avec bec verseur, proposé dans les commerces automobiles ou dans une station-service possédant une pompe AdBlue.
Lorsque le niveau d’AdBlue devient bas, un message d’alerte indique au conducteur qu’il doit ajouter un litre dans le réservoir. La première alerte s’affiche généralement au moment où il reste environ 2400 km d’autonomie. En cas d’ignorance des alertes et de réservoir complètement vide, le véhicule entre dans un premier temps en mode dégradé, avec une limitation des prestations du moteur, puis ne parvient plus à démarrer. Dans ce cas, il faut au minimum ajouter 5 litres de la solution pour pouvoir reprendre la route.
Pour éviter les problèmes liés à la cristallisation de l’AdBlue, nous vous recommandons de stocker vos bidons dans des conditions optimales : entre 10°C et 25°C, à l’abri du soleil. L’AdBlue se conserve jusqu’à 18 mois dans ces conditions. Il est préférable de ne pas conserver un bidon ouvert, car la solution peut se dégrader au contact de l’air.
Sur le plan économique, l’AdBlue reste très raisonnable. En général, un bidon de 10 litres coûte entre 15€ et 20€, alors qu’un plein à la pompe est souvent moins cher, entre 5€ et 10€. Cette dépense additionnelle est largement compensée par la très forte diminution de l’impact environnemental de votre véhicule diesel et du maintient ses performances.